La peur est un mécanisme de survie crucial pour l'espèce, tout comme la capacité à inhiber celle-ci lorsque le danger est passé ! Eh bien, ce phénomène de peur puis d'extinction de la peur, viendrait de la capacité du cerveau à modifier la structure de l'ADN de ses neurones ! Cette étonnante découverte a été réalisée par l'équipe de Timothy Bredy chercheur à l'université du Queensland (Australie) et publiée dans la revue Nature Neuroscience.
Pour rappel, les molécules d’ADN (acide désoxyribonucléique) qui portent l’information génétique au sein de nos cellules, et donc de nos neurones, ont généralement une forme de double hélice qui tourne vers la droite et qu’on appelle ADN-B. Mais, occasionnellement cette double hélice peut également, tout ou partie, tourner vers la gauche, c’est alors de l’ADN-Z.
“On suppose souvent que l’ADN code uniquement les informations dans la séquence nucléotidique [les nucléotides sont les briques élémentaires de l’ADN], exposent les auteurs, mais le changement de forme de l’ADN pourrait également coder des informations.”
Jusqu'à aujourd'hui, on ne savait vraiment rien des fonctions de ces différentes structures dans les neurones.
“Nous avons donc décidé de regarder ce qui arrive à la structure de l’ADN en réponse à l’expérience”, explique Timothy Bredy.
Avec la peur, l'ADN-Z augmente dans le cerveauLes scientifiques se sont alors intéressés aux changements de formes d’ADN dans le cerveau de souris soumises ... à la peur. Et là surprise : après un stress répété (sons forts suivis de chocs sur la patte), l’ADN-Z augmente dans le cerveau des animaux ! En tout cas, dans son cortex préfrontal (région impliquée dans la réflexion, le jugement...etc)
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“Mais il est possible que cela
replica watches se produise dans d’autres régions, précise Paul Marshall co-auteur de l’étude, cela reste à déterminer.”
Quel est l’avantage pour les neurones d’avoir soudain un ADN de forme Z ? “Il sert vraisemblablement à marquer quels gènes ont été activés pendant l’expérience de la peur, notamment dans la mémoire, poursuit Paul Marshall, afin que, pendant la phase d’extinction de la peur [une fois le stress passé], ces gènes puissent être identifiés et modifiés”. Pour un retour à la normale.
Mais les scientifiques ne se sont pas arrêtés en si bon chemin.
Mais les scientifiques ne se sont pas arrêtés en si bon chemin. Ils se sont intéressés à une enzyme particulière appelée ADAR1 connue entre autres pour sa capacité à changer l’ADN-Z en ADN-B. “Nous avons trouvé que l’extinction de la peur menait à une augmentation rapide et transitoire d’ADAR1 dans le cortex préfrontal adulte”, affirment les auteurs. Et lorsque par un tour de passe-passe génétique, ils ont ensuite inhibé le gène d’ADAR1 : si la souris peut encore former des souvenirs de peur, elle n’arrive plus, en revanche, à l’oublier ! Elle a perdu la capacité ”d’éteindre” la peur lorsque celle-ci n’a plus de raison d’être.